Genova: "Genova, mon amour"
Genova: "Genova, mon amour"
Genova by Michael Winterbottom
Comment remplit-on le manque? Comment remplit-on le manque absurde laissé par l'autre, celui qui n'est plus là.
Au commencement, il y a une histoire de deuil. Une mère de famille brutalement disparue dans un accident de voiture et comment la cellule familiale va opérer sa lente reconstruction. L'exil, l'exil comme point de fuite sera finalement la solution choisie par le père. La destination: Gênes. Gênes, pour tout y réapprendre, Gênes pour tout y reconstruire. Dans l'espoir tu d'y panser cette plaie béante.
Kelly, Mary et leur père cherchent chacun à leur manière à tromper ce vide. Kelly, l'adolescente gracile, s'abandonne dans des errances nocturnes lui procurant un éphémère sentiment de jouissance, son père, quant à lui, se réfugie dans le travail. Professeur, il donne des cours à l'université d'été de la ville. Seule Mary, la cadette, semble être la seule à affronter le deuil de manière frontale dans toute sa violence. Dans des rêves éveillés, elle communique avec le fantôme de sa mère. Mais à chaque fois que celle-ci brutalement disparaît encore, sa douleur s'en trouve décuplée.
"Genova" n'est pas un film sur le deuil. "Genova" est autre chose, quelque chose de plus fort encore, de mille fois plus subtil. Il ne s'attarde pas contrairement à la "Stanza del figlio" de Nanni Moretti" sur la notion du vide, mais aux armes employés à tuer celui-ci. Tout ceux qui connaissent, comme la petite Mary, ces nuits de désarroi absolu, à hurler sa douleur, tant celle-ci vous étrangle, cette souffrance indicible de savoir que l'on a perdu la chose la plus essentielle, la plus précieuse. Tout ceux qui sont passés par là y trouveront un miroir effroyablement juste à leur expérience. Observer cela au travers du regard d'un enfant offre sans doute quelque chose de plus fort dans l'impact émotionnel et indiscutablement de plus dur.
Michael Winterbottom, le réalisateur anglais le plus doué de sa génération, confirme un sens aigu de la mise en scène. Il a l'audace - que peut-être seule une française comme moi saura lui reconnaître- d'utiliser le morceau "Lemon Incest" de Gainsbourg comme fil rouge tout le long du film. L'audace de mêler une sensualité trouble dans ces scènes de plages. L'audace de réaliser le film parfait. On raconte qu'il a choisi Gênes car il cherchait une ville d'ombres. Celle-ci est extraordinairement filmée et devient même un personnage à part entière du film. Les personnages ne cessent de s'y perdre. On suffoque sa chaleur, on crève sa moiteur, on s'y abandonne aussi.
"Genova" est sans doute le meilleur film de l'année, personne n'en saura sans doute rien. Il ne me semble donc pas présomptueux de le crier sur les toits.
Le fillm était présenté ce soir en avant-première dans le cadre
de la 7ème édition du Brussels Film Festival.
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