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Crise financière et géopolitique en ébullition

Crise financière et géopolitique en ébullition

Le Monde diplomatique de ce mois de novembre consacre un dossier à l’actuelle crise financière et aux tendances dont elle est révélatrice.

Dans son article « Finances, puissances … le monde bascule », Martine Bulard souligne que « l’Amérique d’en haut », pour éviter de payer des salaires décents, a poussé celle du bas vers les institutions de crédit pour se loger, s’éduquer, se soigner. Avec les conséquences que l’on sait … Et c’est le Sud qui solde les comptes. Ce sont en effet principalement les pays émergents qui comblent les déficits américains en achetant des bons du Trésor, des emprunts émis par Washington et contractés à 80 – 90 % par l’étranger. C’est ainsi que la Chine est devenue le banquier des USA. S’y ajoutent les pays exportateurs de pétrole et les nations émergentes comme le Brésil. Sans oublier la vilaine Russie.

Dans les relations USA-Chine, l’interdépendance est claire : les USA ont besoin de l’argent chinois pour financer leur déficit ; la Chine finance ce déficit et prête aux USA pour que ceux-ci lui achètent ses produits. Face à l’actuelle crise donc, les USA ne peuvent se passer de l’argent chinois et la Chine ne peut se désintéresser du sort des Etats-Unis.

Mais, souligne Martine Bulard, la Chine a conservé un certain nombre de garde-fous face aux placements les plus douteux. Il faut dire que le système bancaire chinois reste encore en grande partie nationalisé, au grand dam et malgré les pressions du FMI. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle est à l’abri de la crise : la chute prévisible de la consommation en Europe et en Amérique du Nord risque d’entraîner une baisse des ventes des produits chinois.

De façon plus générale, la Chine cherche à desserrer la contrainte du dollar. Elle a déjà signé des accords bilatéraux avec des pays comme l’Iran et la Russie pour assurer son approvisionnement en ressources énergétiques et a soutenu la création en mai 2007 d’un Fonds Monétaire Asiatique.

D’autres régions du monde cherchent aussi à s’émanciper, comme l’Amérique du Sud avec la Banque du Sud comprenant l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay, le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur et le Brésil.

L’échec des tentatives de ranimer le processus de Doha et la réaction russe face à l’agression américano-géorgienne en août passé sont d’autres éléments qui indiquent que nous sommes, pour reprendre les propos d’Alain Gresh, « à l’aube d’un siècle post-américain ». Il souligne l’apparition de nouveaux centres de puissance comme Pékin, New Delhi, Brasilia et Moscou. Sans oublier l’Organisation de Coopération Shanghai (OCS), comprenant la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et quatre pays observateurs : l’Iran, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie. Il met aussi en évidence que de nouvelles dynamiques de relation se créent : les sommets Chine-Afrique, les réunions des ministres des Affaires étrangères du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). On pourrait ajouter le rapprochement entre Amérique du Sud et monde arabo-persan étudié par Elodie Brun.

Mais Alain Gresh et Eric Hobsbawm nous mettent en garde. Le premier écrit que ces dynamiques pourraient provoquer des réactions de peur en Occident, qui seraient le terreau d’un esprit de croisade particulièrement dangereux. Quant à l’historien anglais, après avoir souligné les nombreuses différences entre l’Empire britannique et l’Empire américain, il évoque la possibilité, hélas réelle, que les USA chercheront « à maintenir une domination globale par la seule puissance politique et militaire, engendrant ainsi toujours plus de désordre, de conflits et de barbarie ».

Merci

Une lecture indispensable, me semble-t-il.

Grégory

Gepost door Grégory
31.10.2008