Grégory23 september 2006 – 20:22

Vers 14 heures, on peut déjà  voir une quinzaine de personnes sur le petit parc qui sépare les deux bandes du boulevard Albert II. Certaines d’entre elles portent un drap sur lequel on peut lire : « L’indifférence tue », le second mot en grandes lettres. Peu à  peu arrivent des petits groupes de personnes. A pied, mais aussi par car. Vers 14 heures 30, arrive le groupe de La Louvière. Une quarantaine, selon Freddy Bouchez.

Un certain nombre d’associations sont présentes. Citons les Femmes en Milieu rural, liées à  Vie Féminine (MOC). Lydie, sa soeur et sa mère expliquent la raison de leur présence : « On participe pour défendre les droits des étrangers en général et des femmes en particulier. On n’a pas toujours conscience de ce qu’elles vivent là -bas et on ne devrait pas les rapatrier ». Il y a le MLKP, les comités de soutien (Leuven, La Louvière). Il y a aussi des personnes présentes à  titre individuel. Une jeune femme déclare : « Je n’ai pas d’idées politiques claires. Je me positionne plutôt au niveau des valeurs lorsque je milite pour les sans-papiers. C’est le respect des droits humains. Pour moi, c’est fondamental ». Nous parvenons à  arracher ces quelques mots à  Josy Dubié : « Je regrette qu’il n’y ait pas plus de Belges. Y compris de mon propre parti. Je trouve que cette horreur, l’étouffement de cette jeune femme, est une tâche indélébile sur la démocratie. C’est inacceptable ».

Après que quelques personnes aient pris la parole, le cortège démarre vers 14 heures 47. On peut entendre scander : « C’est la loi qui doit changer ! C’est pas les illégaux ! C’est pas les sans-papiers ! », « Libérez les prisonniers ! Libérez les sans-papiers ! », «Solidarité internationale ! », « Contre l’injustice du capital ! »,. On peut lire : « C’est un crime d’être sans-papiers ? », « La lutte continue. Régularisation de tous les sans-papiers », « Libérons les occupants d’Anderlecht ! ». On peut entendre et lire : « Sémira assassinat d’Etat ! ». Le cortège est entrecoupé de sit-ins, à  la hauteur du croisement entre boulevard Jacqmain et rue du cirque, à  la Bourse, à  la place Fontainas notamment.

Didier Brissa (FGTB et UAG) : « Je conçois la question des sans-papiers comme une partie de la question des travailleurs. Durant la dernière décennie, on a attaqué les travailleurs en commençant par les franges les plus faibles. On a créé les centres fermés, dont on peut soit dit en passant rappeler qu’ils ont été mis en place par les socialistes flamands. Puis on s’est attaqué au minimex, puis aux pensions et aux prépensions l’année passée. Se battre pour les sans-papiers , c’est aussi se battre pour tous les travailleurs ». Freddy Bouchez et Nathalie Rozza (Comité de soutien au sans-papiers de La Louvière) face à  l’annonce qu’il n’y aura plus de régularisations en 2006 : « Il s’agit de commémorer ce triste anniversaire. Mais aussi de montrer qu’on refuse les échéances électorales en 2007. C’est leur agenda, pas le nôtre. De plus, cette violence d’Etat est inacceptable ». Ils regrettent aussi que les syndicats n’aient pas mobilisé. En effet, nous n’avons vu quelques CGSP-Enseignement présents à  titre individuel.

C’est finalement vers 16 heures 25 que le cortège arrive au Midi. Nous prolongeons la discussion avec des représentants de l’UDEP. « Dewael a promis des choses. Mais cela se fait de façon chaotique et arbitraire. La stratégie doit changer . On n’a pas intérêt à  se calmer maintenant sous prétexte que cela va être les échéances électorales » dit l’un d’entre eux, approuvé par les autres. Il semble bien qu’une nouvelle dynamique est en train d’être impulsée au mouvement. Nous en verrons les suites.