indymedia.be01 juni 2007 – 15:35

Qu'est-ce que le G8 ?

Le Groupe des Huit est un forum international informel des huit états les plus industrialisés. Le groupe comprend le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et les Etats-Unis, le Canada et la Russie, qui y est arrivée en dernier. Ces dernières années, le président de la Commission européenne lui aussi y prend part. Les pays du G8 représentent 65 % de l'économie mondiale : leurs décisions ont donc un impact impact important.

De quoi parle-t-on au G8 ?

Le G8 organise annuellement une réunion où ils discutent d'affaires économiques et politiques. Initialement, il était axé sur les sujets économiques et financiers. Mais ces dernières années, on peut voir une attention croissante aux problèmes politiques, aux problèmes de sécurité, et des thèmes environnementaux entrent aussi en ligne de compte. Cette année, c'est l'Allemagne qui le préside. La chancelière Angela Merkel a fait savoir quels seraient les thèmes centraux du sommet de cette année : le cycle de Doha de l'OMC, le droit de propriété intellectuelle et les questions énergétiques et climatiques. Entre outre, le combat contre la pauvreté dans le monde et l'exécution des Objectifs du millénaire figurent aussi à l'agenda.

Les critiques à l'encontre du G8

Les sommets du G8 la plupart du temps vont de pair avec de véhémentes protestations. Divers mouvements sociaux et organisations ainsi que même des experts en économie expriment depuis plusieurs années de fortes critiques contre le G8. Ils considèrent le Groupe, qui se déroule dans des lieux feutrés, comme antidémocratique et dépourvu de légitimité. Ce groupe restreint prend des décisions qui ont des conséquences à l'échelle de la planête, alors que les états qui les prennent ne représentent qu'une minorité (14 %) de la population mondiale.

Le mouvement d'opposition tient en outre les états du G8 pour responsables de nombreux problèmes dans le monde. Des problèmes en lien avec la globalisation : la pauvreté dans les pays en voie de développement à cause de la dette et de relations économiques et commerciales injustes, le réchauffement de la planète à cause des émissions de Co2, le problème du SIDA à cause des brevets sur les les médicaments, ...

C'est pourquoi chaque année ce mouvement exerce une forte pression sur les pays participants afin qu'ils abordent ces problèmes. Ces dernières années, le G8 a tenté, sous la pression de ce mouvement d'opposition, d'intégrer certains thèmes à son agenda.

Mais on peut souvent voir aux sommets du G8 que de belles promesses sont faites, qui, dans bien des cas, ne sont pas tenues. Parmi celles faites lors du sommet de 2005 en Ecosse, bien peu sont entrées dans les faits. Les subsides à l'agriculture ont été maintenus, il n'y a aucun engagement quant à la diminution des émissions de Co2. La France a empêché les réformes de la politique agricole et, concernant la concertation sur le climat, le président Bush fait la mauvaise tête. Quant à la suppression de la dette, les pays en voie de développement n'ont pu en bénéficier que s'ils ouvraient leur marché intérieur. Le doublement de l'aide au développement promis ne servirait selon les critiques que les pays riches eux-mêmes via entre autres des taxes sur l'importation de produits agricoles.

Qui va prendre part à la contestation ?

Des centaines de mouvements et d'organisations se sont largement mobilisés ont préparé de nombreuses actions contre le sommet du G8. Les activistes proviennent de divers horizons : syndicats, groupes antifascistes, mouvement de défense de l'environnement, groupes politiques, groupes antinucléaires, anarchistes et mouvement de jeunes.

Il y a la plate-forme des ONG qui consiste en un réseau de certains mouvements et organisations. Ils se sont surtout concentrés sur l'organisation de la manifestation internationale et du contre-sommet. A côté de cela, il y a aussi un réseau plus informel et plus radical qui rassemble surtout des groupes de base et des groupes d'action directe. La plate-forme des ONG va principalement exprimer sa critique du G8 via des manifestations et via le sommet. Les groupes de base vont essayer de perturber la réunion en la retardant et en se livrant à des actions directes comme les blocages.

Les mesures de sécurité

Les autorités allemandes ne veulent rien laisser au hasard et ont déployé tout un arsenal de de mesures de sécurité. Pour commencer, il y a 12 kilomètres de barrière autour du Grand Hôtel Kempinski à Heiligendamm où se réunissent les dirigeants du G8. La barrière fait 2,5 mètres de haut. Elle est ancrée dans du béton et est couronnée d'un rouleau de fil tranchant. Le coût de la barrière s'élève à 12 millions d'euros.

A côté de l'instauration de zones interdites (aux contestataires) et de l'interdiction de la manifestation le 7 juin, il y a toutes sortes d'autres mesures. Il est ainsi possible de placer des manifestants en détention préventive. Des gens dont on suppose qu'ils vont prendre part à des actions de protestation peuvent être arrêtés avant l'action et être gardés jusqu'à 14 jours. En outre, il y a toutes sortes de techniques pour enregistrer les manifestants et les militants, comme le très contesté enregistrement par odeur. Le ministre allemand de l'Intérieur, Wolfgang Schäuble a fait savoir que les frontières seront contrôlées de façon pointue. La surveillance est aussi menée sur dans les aéroports et les ports.

Au total, 16 000 agents sont mobilisés pour contrôler les centaines de milliers d'activistes et pour les maintenir à distance du sommet du G8. On a pu apprendre qu'ils seront renforcés par 9 vaisseaux de marines et 1100 militaires.

Ces substancielles mesures de sécurité sont estimées à presque 100 millions d'euros. Les habitants du Mecklembourg-Vorpommern, région relativement pauvre, peuvent parler du coût énorme de la réunion du G8. L'autorité du land paye environ 30 millions et le pouvoir central avance le reste.

Quel est le programme de cette semaine ?

Le 2 juin, c'est la manifestation internationale, pour laquelle est prévue la mobilisation de masse. On attend 100 000 manifestants de toute l'Europe.

Il y a aussi des jours d'actions plus spécifiques après la grande manifestation : le dimanche sera axé sur l'agriculture, le lundi sur les migrations. Le mardi et le mercredi sera menée une action contre le militarisme. Durant le sommet officiel seront organisés plusieurs blocages sur les lieux stratégiques pour perturber le sommet en le retardant.

Mercredi et jeudi, c'est le contre-sommet sous la devise :"un autre monde est nécessaire". Il y aura toutes sortes de conférences et d'ateliers avec d'importants orateurs internationaux. On parlera des alternatives à l'actuelle globalisation économique néo-libérale.
Enfin, il y a un programme culturel avec des concerts d'entre autres Bono et de grands artistes allemands. il y a même un véritable "Resistant Art Festival" : http://www.free4alter.org.

Une semaine d'action très animée perspective ...

Indymedia.be se rend du 1er au 8 juin en Allemagne pour y suivre les activités de cette semaine. Les reportages photos, vidéos, audios et écrits sont consultables sur notre page spécialement consacrée au G8